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nous distinguâmes surtout le cocotier, l’hibiscus, et une espèce d’euphorbe. Nous rencontrâmes près de la mer un grand nombre de ces arbres que nous avions vus à Mangia Noué Nainaiou, et ils semblaient border de la même manière les côtes de cette île. Ils sont grands et minces, et approchent beaucoup du cyprès ; mais ils ont des touffes de feuilles longues, arrondies et articulées. Les naturels les appellent etoa. Le sol produit quelques graminées, une espèce de liseron et beaucoup de moutarde. L’île produit sans doute d’autres arbres fruitiers et d’autres plantes utiles que nous n’avons pas eu occasion de voir ; car, indépendamment de plusieurs espèces de bananes, les naturels nous apportèrent à diverses reprises des racines qu’ils nomment taro, du fruit à pain, et un panier de noix grillées, qui avaient une saveur approchante de celle de la châtaigne, mais qui étaient plus grossières.

» Je ne puis dire quelle est la nature du sol dans l’intérieur du pays ; mais près de la mer ce n’est qu’un rocher de corail de dix ou douze pieds de hauteur, escarpé et raboteux, si j’en excepte de petites grèves sablonneuses qui remplissent les crevasses. Ce corail, qui est exposé à l’air depuis un grand nombre de siècles, est devenu noir à la surface ; et comme elle est inégale, il ressemble beaucoup à de grosses masses d’une substance brûlée : il n’a pas subi d’autre altération. La largeur du récif qui borde toute la côte varie ; mais partout il se termine brus-