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capitaine Cook fit route vers la côte occidentale. Le ressac[1] qui battait partout avec violence sur la côte méridionale, et le récif qui l’environnait, lui firent juger qu’il était impossible de mouiller ou de débarquer sur cette partie.

« Nous vîmes, dit-il, sur une pointe que nous avions déjà dépassée, plusieurs naturels qui se mirent à la nage pour aller sur le récif, où ils demeurèrent tranquillement lorsqu’ils virent que nous ne ralentissions point notre marche. D’autres, qui se montrèrent bientôt de différens côtés, nous suivirent ; ils se rassemblaient quelquefois en petites troupes, et ils poussaient des cris en chœur, à peu près comme les habitans de la Nouvelle-Zélande.

» À huit heures, nous étions par le travers de la partie ouest-nord-ouest de l’île, assez près de la côte pour distinguer avec nos lunettes plusieurs des insulaires postés sur une grève sablonneuse, et armés de longues piques et de massues qu’ils brandissaient d’une manière menaçante, ou, selon l’interprétation de diverses personnes de l’équipage, d’une manière amicale. La plupart étaient nus, si l’on excepte une ceinture qui passait entre leurs cuisses, et qui couvrait les parties naturelles. Quelques-uns avaient sur les épaules un manteau d’étoffe de différentes couleurs, disposées en raies ou en

  1. M. Marsden explique la cause du ressac d’une manière très-ingénieuse et très-satisfaisante. (Voyez Histoire de Sumatra.)