son qu’ils harponnent, qu’ils traînent au rivage, où ils l’attachent, et où il se change en pierre. Ils avouaient tous qu’on le ramasse dans un grand lac ou dans une mare ; et si l’on peut former quelque conjecture, il est probable que les torrens l’entraînent du haut des montagnes, et le déposent sous l’eau. Les naturels appellent ce lac Tavaï poenammou, c’est-à-dire l’eau du talc vert : ils donnent ce nom au canton voisin, et non pas à l’île la plus méridionale de la Nouvelle-Zélande, comme je l’ai supposé dans mon premier voyage.
» La polygamie est autorisée parmi ces insulaires ; on rencontre souvent un homme qui a deux ou trois femmes : les femmes sont nubiles de bonne heure ; celles qui ne se marient pas paraissent vivre dans l’abandon ; elles ont beaucoup de peine à pourvoir à leur subsistance : dénuées de protecteurs, elles se trouvent sans cesse à la merci de quiconque a de la force.
» Les Zélandais semblent satisfaits du peu de connaissances qu’ils possèdent : ils n’essaient en aucune manière de les étendre, et leurs observations ou leurs recherches annoncent un esprit peu curieux. Les objets nouveaux ne leur inspirent pas ce degré de surprise qu’il serait naturel d’imaginer, et leur attention n’est jamais fixée un moment. Ils formaient quelquefois, il est vrai, un cercle autour d’O-maï, qu’ils aimaient beaucoup ; mais ils écoutaient ses discours comme des gens qui ne comprennent