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grands, ce qui aide à le presser plus aisément contre terre avec le pied. Quoique leur largeur ne soit pas de plus de deux à quatre pouces, c’est le seul instrument dont ils se servent pour fouiller et planter un terrain de plusieurs arpens d’étendue. En plantant les bananiers et les ignames, ils mettent tant de précision dans leur travail, que, de quelque côté qu’on jette les yeux, on aperçoit des alignemens réguliers.

» Les cocotiers et les arbres à pain sont épars sans aucun ordre, et ils semblent n’exiger aucune peine lorsqu’ils ont atteint une certaine hauteur. On peut en dire autant d’un autre grand arbre qui produit une quantité considérable de grosses noix arrondies et comprimées, appelées eifie, et d’un arbre plus petit qui porte une noix ovale, avec deux ou trois amandes triangulaires, coriaces et insipides : celui-ci est appelé mabba ; on le plante souvent auprès des maisons.

» Le kappé forme ordinairement des plantations assez vastes, mais irrégulières. Les maouhohas sont entremêlés parmi d’autres plantes, ainsi que le djidji et les ignames. J’ai remarqué fréquemment des ignames dans les intervalles des bananiers à la distance ordinaire. Les cannes à sucre occupent communément peu de terrain, et sont très-serrées l’une contre l’autre. Le mûrier à papier, dont on fabrique les étoffes, est planté sans ordre, mais on lui laisse l’espace nécessaire à sa croissance, et on