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micromètre qui appartenait au bureau des longitudes, je le trouvai brisé dans un endroit, et hors d’état de servir sans y faire de réparations, pour lesquelles il ne restait pas assez de temps. J’ordonnai les préparatifs de notre départ, et on rembarqua, le bétail, la volaille et les autres animaux, à l’exception de ceux que je voulais laisser dans l’île. J’avais projeté d’abord d’y déposer un dindon et une dinde ; il ne me restait alors que deux couples, et l’une des dindes fut étranglée par la maladresse et l’ignorance d’un de mes gens. J’avais apporté trois dindons sur ces îles : l’un fut tué comme je l’ai dit plus haut, et le second périt des coups que lui donna le chien inutile d’un de mes officiers. Ces deux accidens m’ôtèrent les moyens d’enrichir les îles des Amis de ces oiseaux, et de les transplanter en même temps à Taïti, terre à laquelle on les avait primitivement destinés. Je regrettai ensuite de n’avoir pas donné la préférence à Tongatabou, où ce présent aurait été plus utile qu’à Taïti, car les insulaires se seraient sûrement plus occupés que les Taïtiens du soin d’en multiplier la race.

» Le 3, nous levâmes l’ancre, et nous conduisîmes les vaisseaux derrière Panghimodou, afin de profiter du premier vent favorable pour sortir des passes. Le roi dîna avec moi, et j’observai que nos assiettes attiraient beaucoup son attention. Je lui en offris une d’étain et une de faïence : il préféra celle d’étain, et se mit à nous indiquer les différens usages aux-