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fois que l’usage de notre pays ne s’opposât point à cette distribution ; les uns emportèrent la portion qu’ils reçurent ; les autres la mangèrent sur le lieu. Nous eûmes bien de la peine à déterminer Fettafaihé à goûter du cochon.

» Après le dîner, ce prince, suivi de cinq ou six personnes, nous mena à l’endroit où s’était passée la cérémonie funèbre dont on a parlé plus haut ; mais nous restâmes en dehors de l’enclos. Tous les insulaires qui nous accompagnèrent avaient une natte par-dessus leurs vêtemens, et des feuilles autour du cou, ainsi que la première fois ; quand nous arrivâmes à un grand hangar ouvert destiné à remiser des pirogues, et où se trouvaient quelques insulaires, ils jetèrent leurs feuilles, s’assirent devant l’édifice, et se donnèrent de petits coups de poing sur les joues. Ils restèrent assis environ dix minutes avec un air très-grave, puis se dispersèrent sans dire un seul mot. Nous comprîmes alors ce que Paoulaho nous avait dit du toughi. Lorsque peu de jours auparavant il avait pratiqué ici la même cérémonie, nous ne nous en aperçûmes pas, parce qu’elle ne prit que quelques minutes. Il paraît que c’était une continuation du deuil ou de la cérémonie funèbre, qu’ils se recueillaient un moment, et qu’ils exprimaient leurs regrets. Ayant demandé la cause de leur affliction, nous apprîmes qu’elle était la suite de la mort d’un chef arrivé depuis peu à Vavaou ; que la