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dépendait du fiatouka (c’était celui de Paoulaho), et qu’on ne pouvait y toucher. Nous aperçûmes aussi à peu de distance un certain nombre d’étoas couverts d’une multitude de grandes chauves-souris de Ternate, qui produisaient un bruit désagréable. Comme nous n’avions point de fusils, nous n’en pûmes tuer aucune ; mais quelques-unes, qui tombèrent entre nos mains à Anamocka, avaient trois pieds d’envergure. Quand nous fûmes de retour auprès de Fettafaihé, on nous servit le cochon qu’on venait de cuire, ainsi que plusieurs paniers d’ignames grillés et de cocos. Nous reconnûmes que c’était à nous à faire les honneurs du repas ; en qualité de ses hôtes, nous devions disposer à notre fantaisie des alimens préparés pour nous. L’insulaire qui avait nettoyé le cochon le matin, le découpa d’une manière très-adroite, avec un bambou fendu, qui lui tenait lieu de couteau ; mais ce ne fut que lorsque nous le lui eûmes ordonné ; il le dépeça, et trouva les jointures avec une légèreté et une promptitude qui nous surprirent beaucoup. On plaça devant nous le tout, qui pesait au moins cinquante livres ; personne n’y toucha qu’après que nous en eûmes mangé et que nous eûmes témoigné le désir de voir les naturels assis autour de nous prendre part au festin. Ils eurent même une sorte de scrupule de nous en priver, et ils finirent par demander quelles personnes il fallait admettre à ce régal. Ils furent charmés toute-