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son frère. Nous fûmes à peine arrivés, qu’on tua un gros cochon, en lui portant des coups répétés sur la tête. Les naturels enlevèrent les soies d’une manière très-adroite, à l’aide de quelques morceaux de bambou fendus, qui avaient un bord tranchant : ils pratiquèrent avec le même instrument un grand trou ovale dans le ventre, et ils en tirèrent les entrailles. Ils avaient préparé un four, c’est-à-dire un trou creusé en terre, rempli au fond de pierres de la grosseur du poing, sur lesquelles ils firent du feu jusqu’à ce qu’elles fussent rouges. Ils prirent quelques-unes de ces pierres, et les ayant enveloppées dans des feuilles de l’arbre à pain, ils en remplirent le ventre du cochon, et ils fermèrent l’ouverture avec d’autres feuilles : ils tamponnèrent également l’anus. Le cochon, ainsi arrangé, fut placé sur des bâtons posés en travers de pierres rougies par le feu, et couvert d’une quantité considérable de feuilles de bananier. On l’entoura ensuite de terre ; et le four se trouvant fermé, on laissa cuire le cochon sans y toucher davantage.

» Nous parcourûmes le pays sur ces entrefaites, et nous ne vîmes rien de remarquable, si j’en excepte le fiatouka d’une maison, situé sur un tertre artificiel au moins de trente pieds de hauteur. Une pelouse assez grande s’étendait sur l’un des côtés de cet édifice, et non loin de là on voyait beaucoup de terres incultes. Nous demandâmes pourquoi on laissait ce canton en friche, nos guides semblèrent répondre qu’il