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eux attaquèrent quelques-uns de nos gens qui sciaient des planches. La sentinelle tira ; un des naturels fut probablement blessé, et nous en prîmes trois ; je les tins enfermés jusqu’à la nuit, et je ne les renvoyai qu’après les avoir punis. Ils furent ensuite un peu plus circonspects, et nous causèrent moins d’embarras. On doit attribuer ce changement de conduite à la blessure que l’un d’eux avait reçue. L’effet de nos armes à feu, dont nous les avions menacés jusqu’ici, les épouvanta sûrement. Leur insolence journalière m’avait déterminé à faire charger à petit plomb les fusils des sentinelles, et à permettre de tirer quelquefois. Je supposai que l’insulaire avait été blessé avec du petit plomb ; mais M. King et M. Anderson l’ayant rencontré dans une de leurs promenades, reconnurent qu’il avait été blessé d’une balle, que cependant la plaie n’était pas dangereuse. Je ne pus découvrir l’homme qui avait enfreint mes ordres. Ceux sur qui tombaient les soupçons étaient prêts à jurer que M. King et M. Anderson se trompaient ; je n’en restai pas moins convaincu de la vérité du délit.

» Le récit de la promenade dont je viens de faire mention remplira une lacune de quarante-huit heures, durant lesquelles il n’arriva rien de remarquable aux vaisseaux ; c’est M. Anderson qui parle.

« Nous partîmes le 30, M. King et moi, avec Fettafaihé ; nous allâmes d’abord à sa maison, située à Moua, très-près de celle de Paoulaho,