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cochon en vie, un autre rôti, des ignames et une pièce d’étoffe. Lorsque je rejoignis le roi, je le trouvai assis au milieu des gens de sa suite, buvant une seconde jatte de kava. Quand il ne resta plus de liqueur, il dit à O-maï qu’il allait à une cérémonie funèbre, appelée toughi, en l’honneur de l’un de ses fils mort depuis peu de temps, et il nous pria de l’accompagner. J’y consentis d’autant plus volontiers, que je m’attendais à voir quelque chose de nouveau ou de curieux.

» D’abord le roi sortit, suivi de deux vieilles femmes, et mit un habit neuf, ou plutôt une nouvelle pièce d’étoffe, par-dessus laquelle il plaça une vieille natte déguenillée, qui devait avoir servi à son grand-père dans une occasion pareille. Ses domestiques, ou les gens de son cortége, étaient tous vêtus de la même façon, excepté que leurs nattes ne pouvaient, pour l’antiquité, aller de pair avec celle de leur maître. Nous marchâmes précédés de huit ou dix personnes qui portaient un rameau vert autour de leur cou. Paoulaho tint à la main un rameau semblable jusqu’au moment où nous approchâmes du lieu du rendez-vous ; alors il le mit également autour de son cou. Nous entrâmes dans un petit enclos où était une jolie maison, et un homme assis à la porte. À mesure que les insulaires entrèrent, ils ôtèrent les rameaux qui leur servaient de collier, et ils les jetèrent. Dès que le roi fut assis, les naturels s’assirent devant lui à la manière accoutumée ; une cen-