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de la marée haute ; en sorte qu’on ne pourrait y prendre une eau passable qu’au temps de la mer basse.

» Nous ne fûmes de retour de cette promenade qu’à l’entrée de la nuit ; le souper nous attendait ; il fut composé d’un cochon cuit au four, de poissons et d’ignames : le tout extrêmement bien apprêté selon la méthode du pays. N’ayant rien à faire après souper, nous suivîmes l’usage des insulaires, et nous nous couchâmes. On avait étendu sur le plancher des nattes pour nous servir de lits, et des pièces d’étoffe qui nous tinrent lieu de couvertures. Nous avions apporté du vin et de l’eau-de-vie : le roi, qui avait beaucoup bu, dormit dans la même maison, ainsi que plusieurs autres insulaires de l’île ; il se leva, de même qu’eux, long-temps avant la pointe du jour : ils se mirent à causer au clair de la lune ; on imagine bien qu’ils parlèrent de nous ; le prince les entretint de ce qu’il avait vu ou observé. Ils se dispersèrent de différens côtés au lever de l’aurore ; mais ils ne tardèrent pas à revenir, amenant une foule assez nombreuse.

» Ils préparèrent alors une jatte de kava. Tandis qu’ils composaient cette liqueur, j’allai faire une visite à Toubaou, l’ami du capitaine Furneaux, qui avait près de cet endroit une maison qui, pour la grandeur et l’agrément, égalait les plus belles du canton. Je trouvai chez lui une troupe d’insulaires qui préparaient aussi leur boisson du matin. Il me donna un