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donner la marque de respect que ce peuple ne donne qu’à ses souverains. Nous trouvâmes le pays cultivé presque partout ; les plantations, la plupart entourées de haies, nous offrirent différentes sortes de fruits. Quelques terrains précédemment cultivés se reposaient. Sur ceux qui n’avaient pas encore été mis en culture croissaient des arbres, d’où les naturels tirent du bois ; et ils sont utiles sous ce rapport. Nous arrivâmes à plusieurs grandes maisons inhabitées ; on nous dit qu’elles appartenaient au roi. Une multitude de grands chemins fréquentés, et beaucoup de sentiers mènent aux divers cantons de l’île. Comme les chemins sont bons et le pays uni, notre petit voyage n’eut rien de pénible. Je ne dois pas oublier que, lorsque nous fûmes sur les parties les plus élevées de l’île, au moins à cent pieds au-dessus du niveau de la mer, nous aperçûmes souvent le rocher de corail qui règne sur la côte. Il était troué, et l’on y voyait les hachures et les inégalités qu’offrent ordinairement les rochers exposés à l’action des flots ; et quoiqu’il fût à peine recouvert de terreau, il produisait des plantes et des arbres d’une végétation très-vigoureuse. On nous conduisit à divers petits étangs, et à des ruisseaux ; mais en général l’eau me parut puante ou saumâtre ; les naturels me l’avaient indiquée néanmoins comme excellente. Les petits étangs sont un peu dans l’intérieur des terres, et les ruisseaux près de la côte de la baie, et au-dessous de la marque