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rent en demi-cercle à l’autre extrémité : au moment où ils entrèrent, le prince ordonna de préparer une jatte de kava, et de faire cuire des ignames pour nous. Tandis qu’on exécutait ses ordres, j’allai voir près de la maison un fiatouka ou cimetière, qui, par son étendue et sa forme, paraissait surpasser ceux que nous avions examinés sur les autres îles : quelques personnes de la suite du roi m’accompagnèrent, et O-maï me servait d’interprète. On me dit que le cimetière appartenait au roi : il était composé de trois maisons assez grandes, situées au sommet, ou plutôt au bord d’une espèce de colline. Il y avait à quelque distance un quatrième édifice rangé sur la même ligne que les trois premiers ; le second était le plus considérable : il se trouvait sur une esplanade d’environ trois pieds de hauteur, longue de vingt-quatre pas et large de vingt-huit. Les autres étaient placés sur de petits tertres artificiels, élevés également de trois pieds ; le sol de ces édifices, ainsi que les sommets des tertres qui les environnaient étaient couverts de jolis cailloux mobiles, enfermés par de grandes dalles d’un rocher de corail dur, taillées proprement, et posées de champ, dont l’une avait douze pieds de longueur et plus de douze pouces d’épaisseur ; l’un de ces édifices était ouvert à l’un des côtés ; on voyait dans l’intérieur, particularité que nous n’avions pas encore observée, deux bustes de bois grossièrement façonnés, l’un près de l’entrée, et l’autre un peu plus