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de très-bonne heure. Finaou suivit cet exemple, et il ne resta pas dans notre voisinage un chef revêtu de quelque autorité. J’en fus très-fâché, et je témoignai à O-maï mon mécontentement de ce qu’il s’était mêlé d’une pareille affaire. Ma réprimande lui inspira le désir de ramener Finaou ; il l’assura que je n’emploierais pas la force pour obliger les insulaires à rendre ce qu’ils avaient pris à nos messieurs ; et sa négociation eut du succès. Finaou, comptant sur cette parole, reparut le soir ; nous le reçûmes bien, et Paoulaho revint aussi le jour suivant.

» Ces deux chefs me firent observer avec raison qu’il fallait les avertir lorsque quelqu’un des équipages voudrait aller dans l’intérieur du pays ; ils ajoutèrent qu’en pareil cas ils nous donneraient des guides et une escorte, et qu’ils seraient responsables de notre sûreté. Je crois qu’avec cette précaution un voyageur et ses richesses sont aussi en sûreté à Tongatabou que dans les pays du monde les mieux policés. Je ne me donnai aucun soin pour obtenir la restitution des choses qu’on avait prises à nos officiers ; cependant Finaou fit tout rendre, excepté un fusil et un petit nombre d’objets d’une moindre valeur. Nous avions recouvré à cette époque le dindon et la plupart des instrumens qu’on avait dérobés à nos ouvriers.

» Le 25, deux canots que j’avais envoyés à la découverte du canal le plus propre à rega-