Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 28.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa souveraine, et elle se retira. Au même instant Paoulaho plongea ses doigts dans un verre de vin, et il reçut les hommages de tous les gens de sa suite. C’est la seule fois que nous l’ayons vu donner à quelqu’un des marques de respect. Il me demanda des feux d’artifice, et j’en fis tirer le soir ; malheureusement les pièces se trouvèrent gâtées, et elles ne remplirent pas l’attente des spectateurs.

» Comme il n’y avait plus de fête à espérer de notre côté, ou de celui des chefs, et que la populace avait satisfait sa curiosité, elle nous quitta en grande partie le lendemain du héva de Paoulaho : cependant les voleurs rôdaient autour de nous, et, encouragés par la négligence de nos gens, ils nous dérobaient sans cesse quelque chose.

» Des officiers des deux vaisseaux qui avaient fait une course dans l’intérieur de l’île sans ma permission, et même sans que je le susse, revinrent le soir, après une absence de deux jours ; ils étaient partis avec leurs fusils, avec des cartouches et des marchandises du goût du pays ; et les insulaires eurent l’adresse de les dépouiller complètement durant cette expédition : il manqua d’en résulter des suites fâcheuses ; car, dès que nos voyageurs furent de retour, ils se plaignirent au roi, par l’entremise d’O-maï, du traitement qu’ils avaient éprouvé. Paoulaho, ignorant mes intentions, et, d’après ce qui était arrivé, craignant que je ne l’arrêtasse de nouveau, s’éloigna le lendemain