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usage, et que ce transport m’avait occasioné beaucoup de peines et de dépenses ; qu’ils feraient mal s’ils en tuaient un seul avant que la race en fut très-multipliée ; et enfin qu’ils devaient, eux et leurs enfans, se souvenir qu’ils les avaient reçus des navigateurs de Britanè. O-maï leur expliqua d’ailleurs le parti qu’on pouvait en tirer, et la manière dont il fallait en prendre soin ; au reste, il parla sans doute fort mal sur ce dernier article ; car il était peu instruit des détails de l’économie rurale. Voulant laisser avec le reste de notre bétail, jusqu’à ce que nous fussions au moment de notre départ, les quadrupèdes dont je venais de faire présent aux insulaires, j’engageai les chefs à envoyer à notre bergerie un homme ou deux qui s’habitueraient à ces animaux, et qui acquerraient des instructions sur la façon de les soigner. Paoulaho et Finaou suivirent mon conseil ; mais ni Mariouaghi, ni personne de sa suite ne s’occupa des moutons qu’il avait eus en partage ; et le vieux Toubaou ne vint point à cette assemblée, quoique je l’y eusse invité, et qu’il fût dans les environs. Je me proposais de donner en outre des chèvres, un mâle et deux femelles, à Mariouaghi ; mais, comme il montrait tant d’indifférence, je les ajoutai à la portion du roi.

» Je ne tardai pas à connaître que le partage avait mécontenté bien du monde, car on m’avertit le lendemain qu’il nous manquait un chevreau et deux dindons. Je ne pouvais imaginer