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quent ces deux exercices, et on voit souvent de petites filles se battre opiniâtrement de la même manière. Ils ne semblent point du tout honteux d’être vaincus ; le champion malheureux se rassied avec autant d’indifférence que s’il n’était pas entré en lice. Quelques-uns de nos gens voulurent mesurer leurs forces dans ces deux sortes de combats, mais ils furent toujours battus, si j’en excepte un petit nombre de cas où les champions du pays n’usèrent pas de leurs avantages, de peur de nous offenser.

» En réfléchissant sur le penchant au vol de la plupart des insulaires, et sur leur adresse à dérober ce qu’ils n’espéraient pas obtenir loyalement, je sentis que notre bétail, qui se trouvait alors à terre, courait des risques, malgré toutes nos précautions. Je crus devoir déclarer que je me proposais de leur laisser quelques-uns de nos quadrupèdes, et même d’en faire la distribution avant notre départ.

» Le 19, dans la soirée, j’assemblai tous les chefs devant la maison que nous occupions : je donnai au roi un jeune taureau d’Angleterre et une vache ; à Mariouaghi, un bélier du Cap et deux brebis ; et à Finaou, un cheval et une jument. Comme j’avais annoncé cette distribution la veille, la plupart des insulaires qui étaient aux environs de notre petit camp y assistèrent. Je recommandai à O-maï de dire que leur île était éloignée de plusieurs mois de navigation des pays où l’on trouve de pareils animaux ; que je les avais amenés de si loin pour leur