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cessent le combat d’un commun accord. Si l’un est renversé d’une manière qui n’est point loyale, ou s’il reste des doutes sur celui qui a l’avantage, les deux côtés chantent la victoire, et les champions se livrent un second assaut. Le vaincu ne peut se mesurer une seconde fois contre l’homme qui l’a terrassé.

» Ceux qui s’exercent au pugilat s’avancent de côté : ils changent de position à chaque pas ; un de leurs bras est étendu en avant, et l’autre par-derrière. Ils tiennent d’une main une corde dont ils se serrent fortement le poignet lorsqu’il se présente un adversaire : ils arrivent quelquefois sur la scène le poignet garni. J’imagine qu’ils emploient ce moyen pour ne pas se disloquer la main ou les doigts. Ils visent ordinairement à la tête ; ils se portent aussi des coups sur les flancs, et ils s’attaquent avec beaucoup d’ardeur ; ils changent de côté, et ils se battent également des deux mains ; ils tournent sur le talon au moment qu’ils ont frappé leur antagoniste, et ils lui donnent un coup très-sec de l’autre main par-derrière ; c’est celui de leurs coups qu’ils aiment le mieux et qui paraît le plus adroit.

» Il est rare que les combats du pugilat durent long-temps ; les champions quittent l’arène, ou bien l’un se reconnaît vaincu. L’assemblée ne chante jamais la victoire, à moins que l’un des deux ne renverse son rival ; d’où l’on peut conclure que les insulaires préfèrent les combats de lutte. Les petits garçons prati-