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cors de chasse qui jouèrent sur ces entrefaites, attirèrent faiblement leur attention. Comme il n’est permis à personne de s’asseoir derrière le roi, il se trouvait au fond de l’amphithéâtre ; et pour que rien ne l’empêchât de voir, aucun des naturels n’était placé directement devant lui. Les insulaires se rangèrent de manière à former un sentier qui laissait un espace libre, depuis le siège de Paoulaho jusqu’au lieu de la scène.

» Nous avions annoncé cette fête pour le soir ; les naturels l’attendirent avec impatience, et ils employèrent la plus grande partie de l’après-dînée à des combats de lutte et de pugilat. Ils donnent le nom de fangatoua au premier de ces exercices, et celui de fouhou au second. Lorsque l’un d’eux veut lutter contre un autre, il quitte sa place à pas mesurés, en appliquant un coup sec sur la jointure du coude de l’un de ses bras qui est plié, d’où il résulte un son creux qu’on regarde comme le signal du défi. S’il ne se présente aucun adversaire, il revient s’asseoir ; mais il se tient quelquefois assez long-temps debout sur l’arène, et il continue alors à frapper son coude en provoquant un rival. S’il s’en présente un, les deux athlètes s’approchent et montrent de la gaieté et de la bonne humeur : ils sourient ordinairement, et ils arrangent la pièce d’étoffe qui est attachée autour de leurs reins ; ils se prennent enfin par la ceinture : celui des deux qui vient à bout d’entraîner l’autre s’efforce tout de suite de le