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seurs, lorsqu’elle était juste et précise ; mais il faut remarquer qu’elle paraissait surtout extrêmement sensible aux paroles. Au reste, la variété des mouvemens, leur justesse et leur étendue, rendirent la pantomime seule, ou le jeu des acteurs, bien digne de notre attention.

» Le soir, on nous donna le spectacle d’un bomaï, c’est-à-dire qu’on exécuta les danses de nuit devant la maison occupée alors par Finaou : elles durèrent environ trois heures. Durant cet intervalle, nous vîmes douze danses qui ressemblèrent beaucoup à celles de Hapaï. Il y en eut deux d’exécutées par des femmes ; et au milieu de celles-ci, nous vîmes arriver une troupe d’hommes qui formèrent un cercle en dedans de celui des danseuses. Vingt-quatre hommes, qui en exécutèrent une troisième, firent avec leurs mains une multitude de mouvemens très-applaudis que nous n’avions pas encore vus. L’orchestre se renouvela une fois. Finaou parut sur la scène à la tête de cinquante insulaires qui avaient joué à Hapaï ; il était vêtu de toile et d’une longue pièce de gaze, et portait de petites figures suspendues à son cou. À la fin des jeux, nous nous aperçûmes que nous avions exposé les insulaires, ou plutôt qu’ils s’étaient exposés eux-mêmes à de grands embarras ; car, se trouvant rassemblés en foule sur cette partie de l’île, ils furent obligés de passer la nuit sous des buissons ou au pied d’un arbre. Plusieurs couchèrent en plein air, ce dont ils ne se sou-