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éclatant et fort ; ils adoucissent ou ils ralentissent les coups en quelques endroits de la danse ; et pour changer de ton, ils frappent au milieu ou à l’extrémité de l’instrument.

» La première danse fut composée de quatre groupes, chacun de vingt-quatre hommes, qui tenaient à la main un petit instrument de bois mince et léger, d’environ deux pieds de long, dont la forme ressemblait à celle d’une courte pagaie oblongue, et auquel les naturels du pays donnent le nom de paggé. Ils les agitèrent de toutes sortes de manières ; ils les dirigeaient à droite et à gauche vers la terre, en inclinant leur corps du même côté ; ils les tournaient ensuite du côté opposé ; ils les passaient brusquement d’une main à l’autre, et ils les faisaient tourner avec beaucoup d’adresse. Ils varièrent à l’infini les positions des paggés, et à chaque nouvelle position ils prirent de nouvelles attitudes : leurs mouvemens furent d’abord peu vifs ; mais ils s’animèrent avec celui des tambours. Ils récitaient en outre des phrases de chant que répétait le chœur : et bientôt après les musiciens et les acteurs chantèrent tous ensemble, et ils terminèrent ce premier jeu par des acclamations.

» Après un entr’acte de deux ou trois minutes ils recommencèrent les manœuvres du paggé, qu’ils continuèrent plus d’un quart d’heure, La dernière ligne des acteurs se divisa ; elle tourna d’un pas lent les angles de la colonne, et, se rencontrant au centre du front,