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et arrangées de manière à produire le coup d’œil le plus avantageux. Mariouaghi destinait ce présent au capitaine Clerke et à moi. Les naturels placèrent le poisson d’une manière pittoresque, et il faisait plaisir à voir ; mais il sentait mauvais : on l’avait gardé deux ou trois jours, afin de nous le présenter en cette occasion.

» Ils commencèrent sur les onze heures à exécuter diverses danses qu’ils appellent maï.

» Les musiciens qui devaient former le chœur étaient assis et au nombre de soixante-dix. Nous aperçûmes au milieu d’eux trois instrumens auxquels nous donnâmes le nom de tambour, quoiqu’ils ne ressemblassent pas aux nôtres ; c’étaient de gros morceaux de bois cylindriques, ou des troncs d’arbre de trois à quatre pieds de long, et deux fois plus gros que le corps d’un homme d’une taille ordinaire ; nous en vîmes de plus petits ; ils étaient les uns et les autres creux dans l’intérieur ; mais fermés aux deux bouts, et ouverts seulement au côté par une fente d’environ trois pouces de large qui se prolongeait à peu près sur toute la longueur : ils creusent l’intérieur par cette ouverture, quoique cette opération soit très-difficile. Les naturels appellent ces tambours naffa ; ils les tiennent devant eux, l’ouverture tournée vers leur visage ; ils frappent dessus avec deux morceaux cylindriques d’un bois dur, d’un pied de long, et de l’épaisseur du poignet, et ils en tirent un son rude, mais