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sort une foule innombrable de crabes de deux ou trois espèces qui se répandent sur la surface ; ils disparaissent dès qu’on les approche, et les insulaires, avec toute leur dextérité, ne peuvent en prendre un seul.

» On rencontre ici un ouvrage de l’art, qui annonce une sorte d’industrie et de la persévérance : il commence d’un côté, sous la forme d’une chaussée étroite, qui, s’élargissant peu à peu, s’élève doucement à la hauteur de dix pieds ; à ce point, sa largeur est de cinq pas, et sa longueur entière de soixante-quatorze ; il aboutit à une espèce de cirque qui a trente pas de diamètre, et un ou deux pieds d’élévation au-dessus de la chaussée, et qui offre quelques arbres au centre. Le côté opposé du cirque touche à une seconde chaussée de la même nature ; mais celle-ci n’a que quarante pas de long, et elle tombe en ruine. Le cirque et les deux chaussées sont de grosses pierres de corail ; la surface est couverte d’une terre qui a produit une multitude de petits arbres et d’arbrisseaux ; et l’état de sa décomposition où l’on voit d’ailleurs cet ouvrage annonce qu’il est ancien. S’il a servi jadis à quelque chose, il paraît qu’on n’en fait aucun usage aujourd’hui ; nous n’avons pu rien apprendre des naturels, si ce n’est qu’il appartient à Paoulaho, qu’on lui donne le nom d’etchi.

» Le 16 au matin, j’allai examiner les travaux que j’avais ordonnés sur la côte, et je fis ensuite, avec M. Gore, une promenade dans