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ils frappaient l’extrémité inférieure contre terre, comme dans la fête que j’ai décrite plus haut ; deux autres étaient couchés à terre, l’un à côté de l’autre ; l’un était fendu : un insulaire battait sur ceux-ci à l’aide de deux petits bâtons : les musiciens chantèrent trois airs devant moi : on me dit que le concert avait continué après mon départ, et qu’il dura jusqu’à dix heures du soir. Ils brûlèrent des feuilles d’ouharra pour éclairer la scène ; je ne les ai jamais vu faire usage d’autres flambeaux.

» Tandis que je passais la journée avec ces grands personnages, M. Anderson se promena dans l’intérieur du pays, où il fit les remarques suivantes. À l’ouest de l’endroit où nous avions établi notre tente, le terrain est absolument inculte l’espace d’environ deux milles ; mais la nature y produit une quantité prodigieuse d’arbres et d’arbrisseaux d’une végétation très-vigoureuse. On trouve plus loin une assez grande plaine sur laquelle il y a des cocotiers et quelques plantations peu étendues qui semblent très-récentes ; elles nous parurent être dans des cantons qu’on avait laissés en friche jusqu’alors. Près de la crique, qui se prolonge à l’ouest de la tente, le terrain est plat, et est couvert d’eau en partie à chaque marée. Lorsque les flots le laissent à découvert, on aperçoit que sa surface consiste en un rocher de corail, rempli de trous d’une vase jaunâtre ; vers les bords où il est un peu plus ferme, on voit une multitude de petites ouvertures d’où