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les autres chefs. J’appris d’ailleurs les degrés de parenté ou de puissance de plusieurs grands personnages dont j’ai souvent cité les noms. Je sus que Mariouaghi et le vieux Toubaou étaient frères ; ils avaient l’un et l’autre de grandes possessions dans l’île, et ils semblaient très-considérés du peuple : chacun des naturels donnait au premier l’épithète honorable de Motoua-Tonga, c’est-à-dire, de père de Tonga, ou de son pays. Sa parenté avec le roi ne fut plus un secret pour nous : nous sûmes qu’il était son beau-père, Paoulaho ayant épousé une de ses filles, dont il avait un fils : ainsi Mariouaghi était le grand-père du jeune prince. Nous voyions depuis assez long-temps que nous nous étions mépris en regardant Finaou comme le souverain de ces îles ; mais nous ne pouvions définir le rang qu’il occupait : il ne nous resta pas non plus de doute sur ce point. Finaou était un des fils de Mariouaghi, et Toubaoueitoa en était un autre.

» En débarquant, je trouvai le roi dans la maison voisine de notre tente avec ceux de nos gens qui résidaient sur la côte. À peine l’eus-je abordé, qu’il me donna un gros cochon et une quantité assez considérable d’ignames. À l’entrée de la nuit, je vis arriver une troupe d’hommes qui s’assirent en rond, puis chantèrent et s’accompagnèrent sur des tambours de bambou placés au milieu d’eux. Il y avait trois longs tambours de bambou et deux plus courts ;