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montra à O-maï la pièce d’étoffe, une touffe de plumes rouges, et une douzaine de cocos, en disant qu’il me les destinait. Je le remerciai ; et comme je n’avais rien à lui donner, je l’engageai à venir à bord.

» O-maï, que Paoulaho envoya chercher, nous quitta alors, et Finaou, qui arriva bientôt après, m’informa que le jeune Fettafaihé, fils de Paoulaho, désirait de me voir. Je me rendis à cette invitation, et je trouvai le prince et O-maï assis sous un large dais, d’une très-belle étoffe ; une autre pièce, d’une étoffe plus grossière, longue de deux cent vingt pieds et large de vingt-deux, était étendue au-dessous d’eux et devant eux. Ils avaient un gros cochon à leur droite, et à leur gauche un monceau de cocos. Des insulaires étaient assis en cercle autour de l’étoffe ; je reconnus Mariouaghi et d’autres personnages du premier rang. On m’engagea à m’asseoir près du prince. O-maï me dit que le roi lui avait recommandé de m’avertir qu’étant mon ami, il comptait sur mon attachement pour son fils, et qu’il en serait plus assuré si j’acceptais ce présent. Je me conformai volontiers à ses désirs, et comme il était l’heure du dîner, je les invitai tous à venir à bord.

» Le jeune prince, Mariouaghi, le vieux Toubaou, trois ou quatre chefs inférieurs, et deux femmes âgées et d’un rang supérieur, m’accompagnèrent. Mariouaghi portait une étoffe neuve sur les bords de laquelle étaient