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tout dépendait. Il conservait cependant beaucoup de crédit, et les présens continuels qu’il nous fit nous donnèrent de nouvelles preuves de son opulence et de sa générosité. Le roi ne se montrait pas moins libéral envers nous, car il ne se passait guère de jours sans que nous ne reçussions des dons considérables. Nous apprîmes qu’il y avait dans l’île d’autres grands personnages que nous n’avions pas encore vus. Otago et Toubaou, en particulier, m’en citèrent un qui se nommait Mariouaghi, qui jouissait, disaient-ils, d’un pouvoir étendu, et qui était fort respecté. Si O-maï ne se méprit pas sur ce qu’ils nous en racontèrent, Mariouaghi se trouvait revêtu d’une autorité supérieure même à celle de Paoulaho, son parent ; mais comme il était vieux et qu’il vivait dans la retraite, il ne venait pas nous rendre visite. Plusieurs naturels nous laissèrent entrevoir que l’élévation de son rang ne lui permettait pas de nous faire cet honneur. De pareils détails excitant ma curiosité, j’avertis Paoulaho que je voulais aller chercher Mariouaghi, et il me répondit amicalement qu’il m’accompagnerait le lendemain.

» Nous partîmes en effet le 12, dès le grand matin, dans la pinasse, et le capitaine Clerke me joignit sur un de ses canots. Après avoir navigué à l’est des petites îles qui forment le havre, nous tournâmes au sud, d’après les conseils de Paoulaho, et nous atteignîmes une baie spacieuse, ou un goulet que nous remon-