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étincelans qui se remuaient ; de sorte que je me persuadai d’abord que ces atomes lumineux avaient un mouvement volontaire absolument indépendant de l’agitation de l’eau ou du vaisseau ; mais dès qu’à l’aide d’un bâton ou du doigt on remuait l’eau, on remarquait bientôt que la lumière s’accroissait. Souvent, en troublant l’eau, l’une de ces étincelles phosphoriques s’attachait à la main ou au doigt : elles étaient à peine de la grosseur de la plus petite tête d’épingle. En regardant ces atomes avec le verre le moins grossissant de mon microscope, nous les jugeâmes globulaires, gélatineux, transparens et un peu brunâtres. J’en observai un plus particulièrement, et je vis d’abord une espèce de tube mince qui entrait dans la substance de ce globe, par un orifice qui se trouvait à sa surface : l’intérieur était rempli de quatre ou cinq sacs intestinaux oblongs, joints au tube dont on vient de parler. Le verre qui grossissait le plus montrait les mêmes choses, mais plus distinctement. Je voulais examiner un des animalcules dans l’eau, et ensuite le placer sous le microscope, mais je n’en pus prendre aucun en vie ; ils mouraient avant que je pusse les séparer du doigt auquel ils s’étaient attachés. Quand nous quittâmes le cap de Bonne-Espérance, le 22 novembre, la mer était encore lumineuse de la même manière, par un vent très-fort : nous découvrîmes alors une nouvelle cause de cette lumière phosphorique. Mais, avant de continuer nos re-