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» Il paraît par cette table que, sous la ligne et près des tropiques, l’eau est plus froide à une grande profondeur qu’à la surface ; et sous les hautes latitudes, tantôt plus chaude, tantôt plus froide, tantôt d’une température égale, suivant les variations antérieures de la température de l’atmosphère, ou de la direction et de la violence du vent ; car il faut observer que nos expériences ont toujours eu lieu dans un temps de calme, ou du moins lorsqu’il y avait peu de vent ; par un vent fort nous n’aurions pas pu nous tenir dans le canot. La glace est probablement une autre cause de la différence de la température de l’eau de la mer dans les latitudes élevées : l’eau d’une mer couverte d’îles de glaces hautes et étendues doit être plus froide que celle d’une mer qui se trouve éloignée de toute espèce de glace.

» On sait que l’eau de la mer est quelquefois lumineuse. Plusieurs écrivains ont essayé de développer les véritables causes de ce phénomène : quelques-uns l’ont attribué à un très-petit crustacé marin qui est lumineux ; d’autres à un des mollusques qui nagent partout dans l’Océan. Les chevrettes, ainsi que les mollusques, peuvent contribuer à rendre la mer lumineuse ; mais d’après les différens phénomènes que j’ai observés dans le cours de ce voyage, je n’oserais pas affirmer qu’il n’existe point d’autre cause de la phosphorescence de la mer.

» D’abord j’ai lieu de douter que l’appa-