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jette à beaucoup d’exceptions. Quelquefois l’on trouve des endroits extraordinairement clairs, et le fond, à la profondeur de plusieurs brasses, est aussi visible que s’il n’était qu’à quelques pieds de la surface. Quelquefois la mer prend une teinte grise, et paraît trouble comme si elle avait perdu sa limpidité. Mais quelquefois l’on est trompé par l’état du ciel et des nuages : un temps obscur et nébuleux répand un voile grisâtre sur tout l’Océan ; un temps clair et serein donne aux ondes la plus belle couleur de béril ou vert bleuâtre ; s’il survient un nuage, il répand sur un espace de la mer une teinte entièrement différente du reste, et si l’on n’y fait bien attention, alarme souvent le navigateur par la crainte des bas-fonds, et même des bancs.

» Il m’a été impossible, n’ayant pas eu le temps de me pourvoir des instrumens nécessaires, de faire des expériences sur les divers degrés de salure de la mer. Nous en avons distillé l’eau ; alors elle n’avait plus du tout le goût salé, et n’offrait pas non plus la moindre amertume.

» Nous avons fait plusieurs expériences pour déterminer le degré de chaleur de l’eau de la mer à une certaine profondeur. Le thermomètre dont nous nous sommes servis est de la construction de Fahrenheit, avec une échelle d’ivoire ; nous le mettions toujours dans une boîte cylindrique de fer-blanc, qui avait à chaque extrémité une soupape admettant l’eau aussi long-temps que descendait l’instrument. Cette