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» Les habitans des îles de la Société savent mettre à profit la partie supérieure de leurs ruisseaux. Partout où la vallée s’élargit entre les flancs escarpés des montagnes, ils forment un barrage avec de grosses pierres qu’ils entassent en travers du ruisseau, ce qui élève l’eau au niveau, et quelquefois au-dessus de la surface de la vallée ; ils entourent la plaine d’un petit rebord en terre, et y plantent des eddos ou arum esculentum, plante qui aime à être sous l’eau, et qui y pousse de grosses racines tubéreuses. Quand l’eau est, par l’effet de la digue, parvenue à la hauteur convenable, on la fait couler dans les champs. Après qu’ils ont été suffisamment inondés, on la fait écouler à l’extrémité opposée ; ces digues servent en même temps de pont aux naturels, qui sont fort adroits à sauter d’une pierre à une autre, lors même qu’ils portent un fardeau sur leur dos.

De l’Océan.

» La masse d’eau la plus considérable et la plus remarquable est l’Océan. Quelque peu importantes que soient mes observations sur ce sujet intéressant, je les présente au lecteur, parce qu’elles peuvent servir à confirmer quelques faits connus.

» Nous avons quelquefois, même étant hors de la vue de toute terre, essayé de mesurer la profondeur de l’Océan ; par exemple, le 5 septembre 1772, près de l’équateur, par 0 d. 52′ de latitude sud, nous ne trouvâmes pas fond