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salines, à cause de sa faible astringence, nous n’avons observé aucune eau médicinale dans le cours de notre expédition.

Des ruisseaux.

» Toutes les sources des îles de la Société, des Marquésas et de la Nouvelle-Zélande, forment des ruisseaux ; mais aucun n’est assez considérable pour mériter qu’on en fasse une description particulière. À la baie Dusky, où tous les bras de mer sont très-profonds, nous avons trouvé que l’eau diminue peu à peu de profondeur au fond des baies ou des criques où un ruisseau a son embouchure ; de sorte que les bateaux sont obligés d’y échouer à une assez grande distance de la côte ; ce qui suppose, je pense, que ces ruisseaux, après une grosse pluie ou la fonte des neiges, entraînant un grand nombre de particules terreuses jusqu’à leur embouchure, les y déposent graduellement, et que la résistance de l’eau de la mer, plus pesante que l’eau douce, celle des vents et des marées les empêchent d’être portées plus loin. On observe dans les bras de mer innombrables et profonds de cette baie spacieuse une quantité de cascades magnifiques qui se précipitent d’une hauteur prodigieuse sans que le moindre rocher interrompe leur chute : il faudrait avoir le pinceau et le génie de Salvator Rosa pour peindre avec vérité quelques-unes de ces cascades, ainsi que la scène pittoresque qui les environne.