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coup, et ils sont très-lourds), ils élevaient leurs têtes, ils ronflaient, et montraient les dents d’un air si farouche, qu’ils semblaient vouloir nous dévorer ; mais, dès que nous avancions sur eux, ils s’enfuyaient.

» Le manchot est un oiseau amphibie très-connu ; je ferai observer seulement qu’il y en a des quantités prodigieuses sur ces îles : de sorte que nous en assommions autant qu’il nous plaisait avec un bâton. Je ne puis pas dire qu’ils sont bons à manger : souvent dans la disette nous les trouvions excellens ; mais c’était faute d’autres alimens frais. Ils ne pondent pas ici, ou bien ce n’était pas la saison, car nous n’aperçûmes ni œufs ni petits.

» Les nigauds pullulent aussi en grand nombre, et nous en apportâmes beaucoup à bord, parce qu’ils sont bons à manger. Ils s’approprient certains cantons, et y construisent leurs nids près du bord des rochers, sur les petits mondrains où croît le glaïeul : une autre espèce, plus petite que celle-ci, pond dans les crevasses des rochers.

» Les oies sont de l’espèce de celles de la rade de Noël : nous en aperçûmes peu ; quelques-unes avaient des petits. M. Forster en tua une différente de celles-ci en ce qu’elle était plus grosse, qu’elle avait un plumage gris et des pieds noirs. Les autres faisaient un bruit exactement pareil à celui du canard. Les canards sont en petit nombre ; quelques-uns sont de ceux que nous avons appelés chevaux de