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et agréable ; elle est d’une teinte un peu brune ; et quoique parfaitement bonne quand elle est fraîche, elle acquiert bientôt dans les futailles un plus grand degré de putréfaction, et une odeur plus fétide que toute autre eau que nous avons observée pendant le voyage ; ce qui, je crois, prouve qu’elle contient des particules étrangères peut-être inflammables. Cet étang se joint par-dessous le terrain boisé à une ligne de marécages qui s’étendent le long de la plaine à un ou deux milles du rivage. Il paraît que ces eaux s’y rassemblent durant la saison des pluies. Comme elles ne trouvent aucun écoulement, elles se réunissent dans ces parties basses et elles y croupissent ; toute la surface du sol de l’île étant formée de cendres volcaniques, qui contiennent plus ou moins de particules salines ou sulfureuses, l’eau les dissout et prend d’ailleurs cette couleur brune des substances végétales qui y tombent successivement, et qui en quelque sorte s’y dissolvent. Sur le reste des Nouvelles-Hébrides nous avons observé souvent de gros courans d’eau, qui se précipitent des flancs escarpés des collines, et qui se mêlent bientôt avec les flots salés de l’Océan.

» Les îles des Amis, paraissent privées de sources. Les éminences d’Eouah et d’Anamocka ne sont pas assez considérables pour attirer les nuages, ou, par leur humidité constante, produire des sources. Les naturels rassemblent l’eau de pluie dans des étangs. Quelques-uns de ces étangs sont vastes, mais l’eau est un