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encore que deux plantes, une graminée et une espèce de plante qui a de l’analogie avec la pimprenelle.

» À la Terre du Feu, l’île la plus voisine à l’ouest, je joindrai la Terre des États, à cause de la grande ressemblance qu’offre l’aspect de ces deux pays. Dans les cavités et les crevasses des piles énormes de rochers qui composent ces terres, il se conserve un peu d’humidité ; le frottement continuel des fragmens de roches qui se précipitent le long des flancs de ces masses brutes produit du sable ou une poussière très-fine qui s’amasse dans ces cavités humides ; il y croît graduellement quelques plantes de la famille des algues, dont les graines y ont été portées accidentellement par les oiseaux : ces plantes, par leur destruction, créent à la fin de chaque saison des atomes de terreau qui s’accroît d’une année à l’autre : les oiseaux, la mer et le vent apportent d’une île voisine sur ce commencement de terreau les graines de quelques-unes des plantes analogues aux mousses qui y végètent durant la belle saison. Ces plantes, sans être véritablement des mousses, s’en rapprochent beaucoup par leur extérieur. Je mets de ce nombre l’ixia pumila, la donatia, nouvelle plante, un petit melanthium, une oxalis naine, une calendula, le phyllachne, et le mniarum, deux plantes nouvelles : toutes, ou du moins la plus grande partie, ont une organisation propre à vivre dans ces régions, et à former du sol et du terreau sur les rochers