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» Nous avons remarqué sur cette petite terre les espèces de phoques nommés lions et ours de mer, divers oiseaux de mer, et quelques-uns de terre. Comme c’était le temps des amours, nous avons vu un phoque mâle entouré de vingt ou trente femelles, très occupé à les retenir toutes près de lui, et écartant à force de coups les autres mâles qui voulaient se mêler dans son sérail. Plusieurs avaient une moindre quantité de lionnes. Quelques-uns n’en avaient qu’une ou deux ; et nous en observions çà et là un couché seul, et grondant dans un lieu écarté, sans souffrir que les mâles ni les femelles se tinssent dans les environs : nous jugeâmes que ceux-là étaient vieux et accablés par l’âge.

» Les ours de mer ne sont pas, à beaucoup près, aussi gros que les lions, mais ils le sont un peu plus que les phoques communs. Ils n’ont point ce long poil qui distingue le lion ; le leur est partout d’une longueur égale, et plus beau ; il ressemble à celui de la loutre, et en général il est gris de fer. Il n’était pas dangereux de marcher au milieu de ces animaux, car ils s’enfuyaient alors, ou ils restaient tranquilles. On courait seulement des risques à se placer entre eux et la mer ; si quelque chose les épouvante, ils se précipitent vers les flots en si grand nombre, que, si l’on ne sort pas de leur chemin, l’on est terrassé. Quelquefois, lorsque nous les surprenions tout à coup, ou que nous les éveillions (car ils dorment beau-