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conséquent d’une rigueur extrême, puisque la ligne de la neige perpétuelle descend si bas. Ce qui est encore plus remarquable, ces îles sont environnées d’une atmosphère douce et humide, qui sans doute tempère un peu la vivacité du froid et la rigueur du climat.

» La montagne située au milieu de la grande péninsule de Taïti ou de Tobréonou est, je crois, la plus haute de toutes les montagnes des îles du tropique ; dans plusieurs endroits sa pente est aisée ; elle est entrecoupée par un grand nombre de vallées très-profondes, qui convergent vers le milieu de l’île où se trouve le sommet le plus élevé, éloigné, d’après une estimation très-exacte, d’environ sept milles de la Pointe-Vénus. Suivant la carte du capitaine Cook, elle en est éloignée de neuf milles : mais, comme j’ai été deux fois au sommet de cette montagne, je pense que la distance marquée dans cette carte est un peu trop grande ; car l’étendue de la vallée de la rivière de Matavaï est à peine de six milles, et son extrémité dans l’intérieur est presqu’à la même distance de la mer que la cime de la montagne. M. Wales, notre astronome, mesura de son observatoire sur la Pointe-Vénus, la hauteur de la montagne, avec le quart de cercle astronomique, et il la trouva exactement de 15 degrés au-dessus du niveau de la mer ; car l’observatoire n’était qu’à quelques pieds au-dessus de ce niveau. En admettant l’exactitude de ces données, il s’ensuivra, d’après les calculs de