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d’un mica grossier, noires, souvent brillantes, et de minerai de fer réfractaire. Les plaines, depuis ce rivage jusqu’au pied des collines, sont revêtues d’une couche très-épaisse de beau terreau noir et gras, mêlé du sable de la rive au-dessous. Quand les naturels cultivent un canton pour y planter la plante de poivre enivrante, ou bien le mûrier à papier, ils se servent fréquemment de coquillages pour engrais. Les chaînes de montagnes les plus basses sont ordinairement formées d’une terre ocreuse, quelquefois très-rouge, que les naturels emploient à peindre leurs pirogues et leurs étoffes. Dans cette terre j’ai trouvé çà et là des morceaux d’ostéocolles ; les montagnes plus élevées sont d’argile dure, compacte et tenace ; elle se durcit en pierre dans les couches qui ne sont pas exposées au soleil, à l’air et à la pluie. On trouve sur le bord des rivières et dans les vallées, qui, entre les montagnes, pénètrent profondément dans l’île, de grosses masses de granit grossier, mélangé diversement. Près d’une cascasde que forme la rivière Matavaï, on voit une quantité de colonnes d’un basalte gris, solide et compacte ; des fragmens d’un basalte brun-noir, avec lequel les naturels font ordinairement leurs battoirs à pâte, leurs haches, leurs ciseaux et leurs outils tranchans. À O-aïtipiha, les naturels m’apportèrent une espèce de pyrite qui avait exactement la forme d’une stalactite, ou d’une substance qui s’était figée en coulant. L’existence de la pyrite sul-