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paisseur. Sur le rivage, on rencontrait communément un schiste argileux, feuilleté, d’un gris bleuâtre, qui se dissout aisément quand on l’expose à l’air : quelquefois il est plus solide, plus pesant et d’une couleur plus foncée, probablement à cause des particules ferrugineuses qu’il contient.

» Nous avons remarqué sur l’île Norfolk presque les mêmes roches qu’à la Nouvelle-Zélande, et en outre, des morceaux de lave rouge et jaune. Cette île renferme aussi les mêmes plantes et les mêmes oiseaux que la Nouvelle-Zélande.

» L’île de Pâques paraît avoir subi récemment de violens changemens produits par un feu souterrain : tous ses rochers sont noirs, brûlés et poreux, et ressemblent à des scories. Le sol est couvert d’une terre rougeâtre, qui ressemble à de la poussière, et semble avoir été brûlé ; on pourrait le regarder avec raison comme une espèce de pouzzolane entremêlée d’une quantité innombrable de fragmens de pierres poreuses : quelques-uns des rochers que j’ai examinés étaient un tuf volcanique, ocreux et rougeâtre, rempli de crevasses, et mêlé de particules ferrugineuses. Les statues gigantesques de l’île sont faites de cette substance ; elles ne peuvent pas être d’une antiquité fort reculée, puisque cette pierre se décompose promptement à l’air. La partie méridionale de l’île, du côté de la mer, dans l’espace de plus d’un quart de mille, est de