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aiguilles, les rochers fracassés de l’intérieur de Tierrébou ou de la petite péninsule de Taïti, ainsi que les rochers noirs, poreux et la lave de Tobréonou et des Marquésas, sont pour les naturalistes, et surtout pour ceux qui ont examiné les environs des volcans, des preuves incontestables de ces révolutions : de plus, toutes les Nouvelles-Hébrides, les Marquésas et les îles de la Société, ainsi que les Açores dans la mer Atlantique, attestent plus ou moins de grands bouleversemens arrivés dans les premiers âges du monde ; mais si nous nous souvenons que les tremblemens de terre et les feux souterrains ont, dans tous les temps, tiré des îles du fond de l’Océan ; si nous lisons l’histoire de l’origine de Therasia, d’Hiera ou de Santorini et de Volcanello ou des deux Kaménis, et d’une île située entre Tercère et Saint-Michel ; si nous comparons les couches et la structure de ces nouvelles îles et de quelques-unes de la mer Atlantique et du grand Océan ; si nous considérons que plusieurs de ces îles ont encore des volcans, et que d’autres sont encore sujettes à des tremblemens de terre, nous serons disposés à supposer que ces îles ont eu la même origine.

» Les Taïtïens et les habitans des îles de la Société semblent connaître les tremblemens de terre. Suivant leur mythologie, le dieu O-maoui est le créateur du soleil, et dans sa colère il ébranle la terre et produit des tremblemens ; ce qu’ils expriment par O-maoui touroré té