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quatre cent cinquante lieues du continent de l’Amérique, en ressentit un considérable, et on éprouva les effets les plus violens de ce même tremblement de terre à Lima et au Callao.

» Je n’insisterai pas sur ce que l’île était remplie de bois et de forêts au temps de Roggeween ; car un des rédacteurs de son Voyage finit par contredire son propre récit, en racontant que l’homme qui vint à bord avait une pirogue formée de petits morceaux de bois, dont aucun n’excédait un demi-pied de longueur. Les pirogues sont encore aujourd’hui de la même espèce ; ce qui est très-naturel, puisque les insulaires n’ont point de bois. J’ajouterai que nous avons trouvé toutes les figures et toutes les colonnes composées d’un tuf poreux qui avait subi une action violente du feu. Ces colonnes existaient déjà du temps de Roggeween ; par conséquent l’île, ses pierres et ses couches avaient déjà subi la violence du feu ; et les bouleversemens dont il est question ont dû être antérieurs à 1722, époque du voyage de Roggeween.

» Les îles du tropique du grand Océan offrent aussi des vestiges incontestables des mêmes révolutions, quoique leur culture actuelle, le terreau fertile qui couvre leur surface, et les différens végétaux qu’elles produisent cachent en partie les traces de ces bouleversemens, qui ne sont aperçues que par un homme accoutumé à ces recherches. Les sommets excavés des pics de Maïtéa, Bolabola et Moouroua, les