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brun ou jaune. Nous avons découvert beaucoup de pierres vitrifiées, noires, éparses au milieu de la grande quantité de pierres dont l’île est couverte ; elles sont connues des minéralogistes sous le nom d’agate d’Islande, et on les trouve toujours près des volcans, ou près des endroits exposés à leur violence ; ainsi, par exemple, elles abondent en Italie et en Sicile, dans l’Islande, près des volcans, et à l’île de l’Ascension. On a déjà dit, dans la relation du voyage, qu’Ouaïhou n’offre que peu de végétaux ; quoique j’en aie parcouru la plus grande partie, je n’y ai recueilli qu’environ vingt plantes, y compris celles qui sont cultivées, et aucun arbre ; ce qui est remarquable dans une île de cette étendue, habitée depuis si long-temps, et située sous un aussi beau climat. Lorsque Roggeween la découvrit en 1722, il y remarqua les colonnes de pierre que nous avons retrouvées, et qui nous ont paru construites depuis bien des années. Les rédacteurs du Voyage de Roggeween mettent aussi des bois sur cette île ; il paraît donc que depuis cette époque il lui est arrivé quelque désastre qui a détruit les bois et abattu plusieurs de ces énormes colonnes de pierre ; en effet, nous en avons vu plusieurs couchées par terre. Cette révolution est peut-être arrivée en 1746, lorsque Lima et le Callao furent bouleversés par un tremblement de terre. On sait que les tremblemens de terre se font souvent ressentir fort loin. Le capitaine Davis, en 1687, étant à