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» La côte sud-ouest de la Terre du Feu, relativement aux goulets, îles, etc., peut, observe Cook, être comparée à celle de Norwége ; car je ne crois pas qu’il s’y trouve un espace de trois lieues où on ne voie un goulet ou un havre capable de contenir et d’abriter le plus gros vaisseau ; seulement jusqu’à ce que ces goulets soient mieux connus, il faut déterrer soi-même un mouillage. Plusieurs rochers cachés règnent le long de la côte ; mais heureusement aucun n’est éloigné de la terre ; la sonde peut en indiquer l’approche, en supposant que le temps obscur empêche de les voir ; car, à en juger par les endroits que nous avons sondés, il est plus que probable que tout le long de la côte et à plusieurs lieues en mer, la sonde trouve fond : en un mot, cette côte ne me paraît point aussi dangereuse qu’on l’a représentée.

» La Terre des États a à peu près dix lieues de long dans la direction de l’est à l’ouest ; sa largeur n’est nulle part de plus de trois ou quatre lieues. La côte est de roche, fort dentelée, et paraît former plusieurs baies ou goulets. Elle présente une surface de collines escarpées qui s’élèvent à une hauteur considérable, surtout près de l’extrémité occidentale : excepté les sommets de ces collines, la plus grande partie était couverte d’arbres et d’arbrisseaux ou d’herbages ; on n’y apercevait que peu ou point de neige. Les courans entre le cap Déséada et le cap Horn portent de l’ouest à l’est, c’est-à-dire, dans la même direction que la