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riaux une espèce de chaux mêlée de substances animales : j’ai vu de ces grandes constructions à tous les degrés de leur formation, et de différentes étendues. À quelques milles de distance, et au vent de l’île de la Tortue, s’étend un récif circulaire d’une étendue considérable, sur lequel la mer brise partout : aucune de ces parties ne s’élève au-dessus de l’eau ; dans les autres, les parties saillantes sont liées par des récifs, dont quelques-uns sont secs à la marée basse, et d’autres toujours sous l’eau ; les parties hautes consistent en un sol formé de coquilles et de rochers de corail, mêlé d’un terreau léger et noirâtre, produit par des végétaux pouris et de la fiente d’oiseaux de mer, communément couvert de cocotiers et d’autres arbres, et d’un petit nombre de plantes antiscorbutiques ; les parties basses n’offrent que quelques arbrisseaux, et les plantes dont on vient de parler. Plusieurs, qui se trouvent encore plus bas, sont lavées par la marée haute ; toutes ces îles sont réunies, et renferment au milieu une lagune pleine d’excellens poissons ; quelquefois il s’y trouve une ouverture qui admet un bateau ou une pirogue dans le récif : mais je n’ai jamais aperçu un goulet assez grand pour laisser passer un vaisseau.

» Le récif, premier fondement des îles, est formé par les animaux qui habitent les lithophytes : ils construisent leurs habitations à peu de distance de la surface de la mer : des coquillages, des algues, du sable, de petits morceaux