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sur-le-champ pour être celle de Thomas Hill, parce qu’elle représentait les lettres T. H, tatouées à la manière des Taïtiens. Nous remontâmes, à quelque distance, dans les bois ; mais nous n’aperçûmes rien autre chose. En descendant, nous découvrîmes un espace rond, couvert nouvellement de terre, d’environ quatre pieds de diamètre, où quelque chose avait été enterré. Comme nous n’avions point de bêche, nous nous mîmes à creuser avec un coutelas ; et sur ces entrefaites, je lançai en mer la pirogue des Zélandais, dans le dessein de la détruire ; mais voyant beaucoup de fumée qui s’élevait par-dessus la colline la plus proche, je fis rentrer tout le monde à bord de la chaloupe, et je me hâtai de profiter du temps qui me restait ayant le coucher du soleil.

» À l’ouverture de la baie voisine, nous vîmes quatre pirogues, une simple et trois doubles, et sur le rivage, un grand nombre d’Indiens qui, à notre approche, se retirèrent sur une petite colline, tout près du bord de l’eau, et d’où ils nous parlèrent ; un grand feu était allumé au sommet de la haute terre, derrière les bois ; et de là jusqu’au bas de la colline tout le terrain était rempli de Zélandais, comme si c’eût été une foire : dès que nous approchâmes, je fis tirer un coup de mousqueton sur une des pirogues, car je les soupçonnais pleines d’hommes cachés au fond : elles étaient toutes à flot ; cependant on ne voyait personne dedans. Les sauvages, sur la petite colline, con-