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de temps. Les soixante grands tonneaux de choucroute étaient entièrement consommés ; tout le monde éprouvait un malaise de cette privation.

» Je me déterminai donc à changer de route, et à courir à l’est avec un vent très-fort du nord, accompagné de neige, qui tombait en gros flocons. La quantité qui remplissait nos voiles était si grande, que nous étions souvent obligés de jeter le vaisseau dans le milieu du vent pour les en débarrasser : sans cette précaution, la voilure ni le bâtiment n’auraient pu en supporter le poids.

» Le 17 février à midi nous atteignîmes le parallèle assigné au cap de la Circoncision. Le temps et le vent étaient favorables à la recherche que je m’étais proposé de faire ; le 19 je passai sur l’endroit où il est placé par Bouvet. On ne rencontra pas la moindre apparence de terre, et l’on ne vit passer qu’un petit nombre d’îles de glace. Nous courûmes sous le même parallèle jusqu’au 25, que nous fîmes route au nord.

» Le 16 mars, à la pointe du jour, nous vîmes enfin des vaisseaux, dont l’un portait pavillon hollandais : il était à environ deux lieues ; mais nous désirions trop avidement des nouvelles d’Europe pour faire attention à cette distance.

» Le 18 je fis mettre la chaloupe en mer, et à une heure après midi elle revint nous dire que ce vaisseau arrivait du Bengale. Le capitaine, M. Bosch, eut la bonté de nous offrir du sucre,