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nous leur fîmes, et ils ne parurent attentifs à rien. Il n’est pas besoin de citer d’autres preuves de l’engourdissement de leur esprit.

» Leur teint est d’un noir sale et moins foncé que celui des nègres d’Afrique ; il paraît qu’ils en augmentent la noirceur en se barbouillant le corps ; car dès qu’ils touchaient quelque chose de propre, tel que du papier blanc, ils le salissaient. Leur chevelure est complètement laineuse ; comme ils y mettent beaucoup de graisse mêlée avec un enduit rouge ou avec de l’ocre, elle est grumelée ou divisée en petites parties ainsi que celle des Hottentots. Leurs cheveux ne bouclent point par un effet de cet usage ; car j’examinai la tête d’un petit garçon qui n’avait jamais été enduite de graisse, et je reconnus que ses cheveux étaient naturellement tels que je les décris plus haut. Leur nez est large et plein, quoiqu’il ne soit pas aplati. La partie inférieure de leur visage s’avance en saillie, comme celle de la plupart des insulaires du grand Océan que j’ai vus ; en sorte qu’une ligne partant perpendiculairement du haut de la tête couperait une partie beaucoup plus considérable du menton que sur le visage d’un Européen. Leurs yeux sont d’une grandeur médiocre ; il y a moins de blanc que dans les nôtres ; et, sans être ni vifs ni perçans, ils donnent à leur physionomie un air de franchise et de bonne humeur. Leurs dents sont larges ; elles, ne sont ni égales ni bien rangées : elles ne me semblèrent pas d’un blanc aussi parfait que