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» Nous ignorions si c’était réellement une île, car on voyait alors dans l’est une terre qui peut être liée avec celle-ci, ou qui en est séparée ; c’était peut-être aussi la même que nous avions vue le soir de la veille. Quoi qu’il en soit, il était nécessaire d’examiner la terre au nord avant d’avancer plus loin à l’est. Le 3 nous aperçûmes la terre que nous cherchions, et que nous reconnûmes ensuite pour être deux îles. Je les appelai îles de la Chandeleur, à cause du jour où on les a découvertes : elles ne sont pas d’une grande étendue ; mais leur élévation est considérable, et la neige en couvrait partout la surface. Le temps était si brumeux, que nous perdîmes bientôt ces îles de vue, et nous ne les revîmes pas jusqu’à midi à la distance de trois ou quatre lieues.

» Nous rencontrâmes plusieurs grandes îles de glace, des glaces flottantes et beaucoup de manchots. À minuit nous atteignîmes tout à coup des lames d’une eau extraordinairement blanche, qui alarmèrent tellement l’officier de quart, qu’il revira de bord sur-le-champ. Quelques personnes crurent que c’était un radeau de glace, d’autres que c’était un bas-fond : on reconnut ensuite que c’était un banc de poissons.

» Nous portâmes au sud jusqu’à deux heures du lendemain au matin, que nous reprîmes notre route à l’est avec une brise faible du sud-sud-est, qui, ayant fini par un calme à six heures, me fournit l’occasion de mettre une cha-