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de ses observations sur les habitans suppléeront à ce que j’ai omis ou à ce que j’ai dit d’une manière imparfaite ; et quoique son vocabulaire de la langue du pays soit peu étendu, les savans qui recueillent des matériaux pour découvrir l’origine des différentes nations, le recevront avec plaisir. Je préviendrai seulement que les grands arbres de haute-futaie dont il parle sont d’une espèce différente de ceux qu’on trouve sur les parties plus septentrionales de cette côte. Le bois en est d’un grain très-serré et fort dur ; on peut en faire des épars, des avirons, ou l’employer à beaucoup d’autres usages ; et si on découvre un moyen d’en alléger le poids, il offrira au besoin d’excellens mâts, et peut-être les meilleurs du monde.

» On trouve au fond de la baie de l’Aventure une jolie grève sablonneuse ; elle paraît formée uniquement des particules détachées par les flots, d’un très-beau grès blanc qui borde la côte presque partout, et dont la Pointe cannelée, ainsi nommée d’après son apparence, et située à peu de distance, semble composée. Cette grève a environ deux mille de longueur ; on y pêche commodément à la seine. Les deux vaisseaux profitèrent à diverses reprises, et avec succès, de cet avantage. On rencontre au-delà une plaine, avec une lagune d’eau salée, ou plutôt saumâtre, dans laquelle nous prîmes à la ligne de petites truites et un nombre assez considérable de brèmes blanches. Les rives