Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 27.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inutiles. En général on observera, je crois, que parmi les peuplades peu civilisées, où les femmes se montrent d’un accès facile, les hommes sont les premiers à les offrir aux étrangers ; mais que, s’ils ne les offrent pas, on essaierait en vain de les séduire avec des présens, on chercherait inutilement des lieux écartés. Je puis assurer que cette remarque est juste pour toutes les îles du grand Océan où j’ai abordé. C’est donc jouer un rôle absurde, c’est compromettre sa sûreté et celle de ses camarades que de solliciter vivement des femmes qui ne veulent pas se rendre.

» L’après-midi j’allai voir les fourrageurs, afin de hâter leurs travaux. Je les trouvai sur l’île des Pingouins, où ils avaient découvert une grande quantité d’herbes excellentes. Nous travaillâmes avec ardeur jusqu’au coucher du soleil, et nous nous rendîmes ensuite à bord. Je jugeai que nous avions alors assez de foin jusqu’à notre arrivée à la Nouvelle-Zélande.

» Durant notre séjour nous eûmes ou des calmes ou de petits vents de la partie de l’est. Ainsi ma relâche ne nous fit point perdre de temps ; car, si j’avais tenu la mer, nous n’aurions pas avancé notre voyage de plus de vingt lieues, et quoique notre séjour à la terre Van-Diemen ait été de courte durée, il m’a mis en état d’ajouter quelques remarques à la description encore bien imparfaite de cette partie du globe.

» Avant nous, la terre Van-Diemen avait